Lors de mes débuts en diaporama, je n'utilisais que
deux
projecteurs. Le synchronisateur se limitait à un dispositif
de
contrôle muni de deux curseurs pour faire varier la puissance
des lampes de projection, ainsi que de deux poussoirs
destinés
à provoquer l'avance d'une vue.
Ces opérations étaient enregistrées
"en direct" sur
une piste auxiliaire du magnétophone consacré
à la bande
sonore.
A la moindre erreur de programmation, il fallait recommencer le
topage depuis le début.
Avec 9 projecteurs à commander, un tel système
est totalement
irréaliste. S'il existait, il serait inutilisable. Il
faudrait 9
mains pour actionner simultanément les curseurs, sans
compter
les fonctions supplémentaires à
présent disponibles, comme la
commande du volet d'occultation.
Comme il n'est plus possible d'enregistrer en "direct",
il faut donc travailler en "différé",
séquence par séquence,
à l'aide de l'informatique..
Dès le début des années 1990,
j'ai donc écrit un logiciel
qui permet de composer des "programmes de diaporamas".
Il se nomme WDPro et son
interface
ressemble un peu à celle des logiciels de montage audio
multipistes ou des logiciels de montage vidéo.
Sur l'écran du PC, on est en présence de deux zônes distinctes:
La zône son comporte les commandes classiques de
lecture d'un
fichier sonore type .wav ou .mp3. Grâce à cette
lecture en
temps réel de la bande sonore, on peut caler très
précisément
le pilotage des projecteurs. Cette zône n'est bien
sûr
utilisable que dans la mesure où la bande sonore du
diaporama a
été créée sur PC auparavant.
La bande son peut être fictivement divisée en
séquences
horodatées accessibles instantanément d'un clic
de souris. Ces
séquences correspondent bien sûr aux
différentes parties du
diaporama. Il est possible de leur donner un nom parlant afin de
retrouver très rapidement n'importe quel passage.
La zône consacrée aux séquences sonores synchronisées avec le programme diapos. |
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La carte son du PC permet d'écouter la bande sonore pendant la programmation. |
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La zône de montage diapo proprement dite est
constituée
d'une image graphique qui comporte sur l'axe horizontal la ligne
du temps, et sur l'axe vertical les différentes "pistes",
à savoir mes 9 projecteurs, plus la voie 10 qui est une
piste d'éclairage
de salle.
Du début à la fin du diaporama,
l'écran défile de gauche à
droite comme la bande de papier d'un baromètre enregistreur.
Le moment "en cours", sous le curseur, est toujours au
milieu de l'écran, entre les deux lignes blanches
verticales, ce
qui permet de voir de part et d'autre quelques secondes des
actions passées et futures appliquées aux
projecteurs.
Chaque "piste" horizontale représente un
projecteur.
S'il est allumé à 100%, la piste est pleine et
jaune. Si l'on
fait baisser son intensité lumineuse, la piste jaune se
réduit
jusqu'à disparaître totalement de
l'écran à l'extinction de
la lampe. Les changements de vue sont
matérialisés par une flèche
verte (une double flèche en cas de remise à
zéro du magasin)
tournée vers la droite pour un passe-vue avant, et vers la
gauche pour un passe-vue arrière.
La fermeture du volet est représentée par une
bande bleue juste
en dessous de la piste jaune de la voie concernée.
Le bas de l'écran affiche une représentation des 9 projecteurs tels qu'ils sont commandés à la ligne du programme en cours, ainsi qu'un tableau des lignes du programme, avec leurs temps respectifs et le niveau de lumière des projecteurs. On trouve aussi les boutons de gestion des fichiers et de certaines autres fonctions.
Voici la description de l'image ci-dessus:
Pour modifier les réglages des projecteurs, il suffit d'un clic de souris dans la "zône en cours" du milieu d'écran, délimitée par les deux traits blancs verticaux, sur la ligne de la voie concernée. Une boite de dialogue s'ouvre, qui permet:
Un double-clic de souris sur l'image du projecteur concerné (en bas d'écran) provoque un passage direct de la lumière de 0 à 100% et inversement. C'est plus rapide que de passer par la boite de dialogue pour une opération que l'on doit renouveler 9 fois à chaque évènement provoquant l'avance d'une ligne du programme.
Le programme de séquençage est donc
constitué d'un certain
nombre de "lignes".
Chaque ligne constitue un "évènement" nouveau,
c'est
à dire qu'une nouvelle ligne doit être
crée à chaque fois que
l'on veut donner un nouvel ordre à un ou à
plusieurs
projecteurs.
L'intervalle entre chaque ligne est variable,
déterminé par le
diaporamiste. Il ne peut être inférieur
à 0,1 seconde: c'est
la résolution de base du système.
La ligne 1 du programme comporte un ordre de changement de vue
avant pour les 9 projecteurs: ils vont tous engager la
première
diapo dans le couloir de projection. Cette ligne est
affectée
d'un intervalle de temps par rapport au début du time-code
(ou
de la bande sonore qui doit être
précédée de quelques
secondes de silence) de l'ordre de 2 à 3 secondes, ce qui
permet
le changement de vue légèrement avant le
départ proprement dit
du diaporama. C'est pourquoi il est important que le départ
du
son de la bande sonore respecte un délai par rapport au
lancement du signal de time-code ou du fichier sonore .wav.
La ligne 2 du programme marque le vrai début du diaporama,
avec
l'allumage d'un ou de plusieurs projecteurs. L'écart
(l'intervalle
de temps par rapport à la précédente)
de cette ligne devra être
règlé pour qu'elle coïncide avec le
top-départ du premier son
de la bande sonore.
Toutes les lignes suivantes seront calées au temps exacts
relevés
sur la bande sonore grâce au signal de time-code
enregistré sur
la piste 3 ou, si le fichier son est présent sur le disque
du
PC, grâce aux fonctions d'édition sonore du
logiciel WDpro.
Cette méthode de travail permet de n'avoir jamais plus de
0,1
seconde d'erreur de calage de l'image par rapport au son.
Exemples de programmation:
Le synchronisateur doit être raccordé au PC par le câble RS232 de la liaison série (Choix possible de COM1 à COM4)
Il y a deux méthodes utilisables pour générer le topage des projecteurs:
1 - Synchronisation sur le timecode précédemment enregistré sur la piste 3 du magnétophone 4 pistes
Le magnétophone 4 pistes est relié au synchronisateur de la façon suivante:
La bande sonore est déjà
présente sur les pistes 1 et 2, et
le timecode sur la piste 3.
Le magnétophone est paramétré pour que
ses pistes 1, 2 et 3
soient en lecture, et la piste 4 en enregistrement. On le met en
pause, en attente d'enregistrement.
On ouvre dans le logiciel la fenêtre
d'enregistrement et on
choisit le mode de synchronisation (time-code enregistré,
car
l'autre mode "horloge système" du PC ne sert qu'à
faire des essais, il ne garantit aucun verrouillage de vitesse.
Le dernier mode "bande sonore" est détaillé au
paragraphe 2).
Il suffit ensuite de cliquer sur le bouton "Démarrage",
et de lancer le magnétophone.
Le time-code pré-enregistré sur le
Minidisc est transmis au
PC par le synchronisateur. Le programme PC affiche ce temps en
permanence et le compare aux temps absolus des lignes du
programme.
Quand il y a coïncidence, le PC envoie la ligne de programme
au
synchronisateur, charge à lui de transformer cette ligne de
programme en signaux biphasés qui sont
enregistrés sur la piste
4 du magnétophone.
Simultanément, l'écran du PC affiche une représentation animée de l'état instantané des projecteurs (niveau de lumière sous forme d'un rond jaune plus ou moins lumineux, numéro de dia en cours, volet), ainsi que les commentaires en texte libre que le diaporamiste a pu affecter à chaque ligne du programme..
Lors des lectures ultérieures du MiniDisc, le synchronisateur transformera ces signaux biphasés en impulsions électriques de commande pour les projecteurs.
Si la programmation a été faite sur la
base de l'horloge du
fichier .wav de la bande sonore, il n'est nul besoin de signal de
timecode et les ordres de commande des projecteurs peuvent
être
envoyés en synchronisation parfaite avec le
déroulement du
fichier son présent sur le disque dur du PC.
Quand il y a coïncidence entre le timing du son et celui du
programme, le PC envoie la ligne de programme au synchronisateur,
charge à lui de transformer cette ligne de programme en
signaux
biphasés qui sont enregistrés sur la piste 4 du
magnétophone.
Dans ce cas, l'idéal est d'enregistrer
simultanément sur le
magnétophone à quatre pistes le son en
stéréo et le topage.
Depuis que je dispose d'une interface DAT Extender permettant de "noyer" le topage dans les subcodes du signal S/PDIF, je peux même graver directement un CD-R Audio qui portera simultanément le son stéréo et le topage. A la projection, on peut ainsi utiliser n'importe quel lecteur de CD disposant, comme beaucoup d'entre eux, d'une sortie analogique pour l'amplificateur sonore et d'une sortie numérique coaxiale ou optique qui me sert à décoder le topage via le DAT Extender.
Fenêtre de suivi d'enregistrement du topage | |
Ici, la ligne 16 du programme vient d'être
exécutée, et dans 1,1 seconde, on passera
à la ligne 17. |
Le logiciel WDPro permet aussi bien entendu de piloter
directement en temps réel les projecteurs pendant la mise au
point du programme. Pour cela, il faut que le synchronisateur
soit connecté au PC.
Ce mode de fonctionnement permet de tester immédiatement une
série
de lignes de programme que l'on vient de créer pour
vérifier
que les effets obtenus sont bien ceux qui étaient
escomptés.
La bande sonore sera jouée simultanément si le PC
est équipé
d'une carte son et que le fichier sonore .wav est présent
sur le
disque.
Toutes les lignes du programme sont enregistrées
dans un
fichier informatique au format base de données .DBF. J'ai
choisi
ce format car, si mon logiciel de pilotage actuel tourne sous
Windows (il est écrit en Windev 5.5, langage de
programmation de
la société française PC-SOFT
), le premier que j'ai créé au début
des années 1990 tournait sous DOS.
Il était développé avec Clipper 5.2 de
Nantuket, auquel
j'avais dû associer une librairie graphique (DGE) et une
librairie de fonctions pour gérer la communication
série (SilverComm).
Or, Clipper utilisait en natif le format .dbf de dBase3+.
Pour des raisons de compatibilité, pour pouvoir relire mes
anciens programmes, j'ai conservé ce format avec le logiciel
Windev.
Novembre 2002: Pour le projet Synchro6, décrit sur une autre page de ce site, j'ai développé un logiciel PC de commande plus simple et plus convivial que WDPro. A force de le manipuler, il m'est devenu presque plus familier que WDPro, si bien que j'en ai dérivé une version "Synchro9" pour attaquer mon synchronisateur à 9 projecteurs! Directement synchronisé sur les fichiers sonores .wav ou .mp3, il n'a pas besoin de gérer le time-code.