Pour réaliser l'accord parfait entre la bande-son
et les
images qui défilent et se fondent sur l'écran,
voici la méthode
que j'utilise.
Elle se décompose en plusieurs étapes.
- Classement des diapositives en "séquences". Les
séquences sont des blocs homogènes
possédant la même unité de temps et de
lieu, un peu comme une scène de théatre par
rapport à la pièce complète. Si la
bande sonore est composée de plusieurs morceaux de musique
différents, la séquence utilisera en
général un seul et même morceau.
Dans chaque séquence, positionnement des diapos à
gauche, milieu ou droite, selon l'emplacement du sujet principal.
Sélection des images qui méritent une
agrandissement "soft" panoramique.
En fonction de l'importance, de l'intérêt ou de la
qualité des images, j'affecte arbitrairement à
chacune un temps de présence à l'écran
(qui est souvent compris entre 1 et 4 secondes). La somme de ces temps
me donnera une bonne idée de la durée de la
séquence (de l'ordre de 1 à 3 minutes). C'est
important pour le choix du morceau de musique d'accompagnement.
- Aux séquences précédemment
définies, il faut en règle
générale ajouter une scène
d'introduction et une scène de conclusion.
C'est ici qu'il faudra définir et réaliser les
diapos de titres.
Il faudra aussi dupliquer en trois exemplaires les diapos
méritant d'être transformées en softs
panoramiques, et mettre l'ensemble des diapositives sous cadres verre
en prenant d'infinies précautions pour éviter
d'emprisonner le moindre grain de poussière entre les
plaques de verre.
C'est la partie la plus pénible et la plus longue de la
confection du diaporama!
- Quand tout le diaporama est étalé sur
la table lumineuse (j'en ai fabriqué une grande,
équipée de 6 tubes lumière du jour de
1,50m, et sur laquelle je peux étaler près de 400
diapos en caches 5x5), on peut réaliser la bande-son.
Pour ma part, j'utilise un micro-ordinateur PC muni d'une carte son
Guillemot Maxi Studio Isis à entrées-sorties
numériques. A partir d'un bon lecteur de CD à
sortie optique S/PDIF, j'enregistre chacun des morceaux musicaux que je
vais utiliser. J'enregistre aussi sous forme de fichiers
indépendants les éventuels commentaires en voix
off à appliquer à chacune des
séquences.
A l'aide d'un logiciel d'édition de fichiers sonores (Cool
Edit Pro), je coupe les parties inutiles de chaque morceau et
j'uniformise le cas échéant les niveaux
d'amplitude sonore entre morceaux.
Grâce au mode d'édition multipistes de Cool Edit,
je place ensuite chacun de mes morceaux sonores sur la ligne des temps,
et j'ajuste très précisément les
durées, les recouvrements (fondus audio), les incrustations
de commentaires. Ce traitement ressemble beaucoup à
l'édition vidéo d'amateur sur PC qui se
démocratise à l'heure actuelle.
Cool Edit Pro est
à la fois un
enregistreur et un éditeur d'ondes numérique
multipistes
- C'est aussi le moment de décaler, supprimer ou
ajouter certaines diapos, pour que les mouvements d'images à
l'écran se marient étroitement et harmonieusement
avec le tempo de la musique. Les durées approximatives des
séquences deviennent définitives.
NB: tous les diaporamistes conseillent une durée
n'exédant pas 10 à 12 minutes pour un diaporama.
C'est une règle que je transgresse quelquefois avec des
durées de plus de 15 mn, et un nombre total de diapositives
dépassant 50 par panier, soit au total plus de 450. La
technique de multi-projection en trois écrans offre une
panoplie d'effets beaucoup plus importante que le "2 projecteurs"
classique, et permet un rythme bien plus soutenu, évitant
ainsi d'engendrer la monotonie.
- Une fois la bande-son terminée, je la sauvegarde
par précaution en numérique sur une cassette DAT
ou en gravant un disque CD-R, et je la transfère sur les
pistes 1 et 2 de mon magnétophone Minidisc 4 pistes Yamaha
MD4S. (Voir aussi plus bas une autre méthode que j'utilise
à présent, en codant le topage de
façon inaudible au sein de la bande sonore sur un CD audio).
Simultanément, j'enregistre sur la piste 3 le signal de
time-code que peut me générer mon synchronisateur
de projection. La piste 4 du disque, qui portera le topage de synchro,
reste vierge pour le moment
Le time-code est un signal d'horloge comparable à celui qui
est enregistré sur les cassettes vidéo VHS afin
d'afficher le temps écoulé et le temps restant.
Ici, il sera bien utile pour synchroniser parfaitement la bande sonore
avec le défilement des diapositives.
Je fais démarrer le signal time-code à 00 mn 00
sec 0 dizièmes dès le début du disque,
la bande son ne démarrant, elle, que quelques secondes plus
tard. De même, je prolonge l'enregistrement du time-code sur
la piste 3 au-delà de la durée réelle
du diaporama.
Pourquoi? Parce qu'il faut bien que le synchronisateur ait le temps de
s'initialiser et de faire avancer tous les paniers des projecteurs de
la position 0 à la position 1 avant l'apparition de la
première image. De même, en fin de diaporama, il
faudra envoyer un ordre de remise à zéro des
paniers après disparition de la dernière image.
La synchronisation doit donc déborder de part et d'autre de
la bande sonore.
- Et voilà! Il ne reste plus qu'à
composer sur le PC le programme de pilotage horodaté, et
à le transformer en un signal de topage enregistrable sur la
piste 4 du Minidisc.
La méthode de programmation sur PC est
présentée sur la page "Le programme PC".
- Une fois le programme finalisé sur le PC, je
raccorde la sortie 3 (celle du time-code) de l'enregistreur 4 pistes
à l'entrée de lecture time-code du
synchronisateur.
La sortie "topage" du synchronisateur est connectée
à l'entrée 4 du magnétophone, et le
synchronisateur est reliée au PC via un câble
série RS232.
Le programme PC est lancé en mode "Enregistrement" et le
magnétophone est mis en route, pistes 1, 2 et 3 en lecture,
et piste 4 en enregistrement.
Dans ce mode, le PC lit en permanence le signal time-code qui
émane de la piste 3 du Minidisc, et compare ce timing
à celui qui a été
programmé. Dès qu'il "est temps" de lancer une
action (variation de lumière, changement de vue...), le PC
envoie l'ordre correspondant au synchronisateur. Celui-ci transforme
cet ordre en un signal sonore qui est aussitôt
enregistré sur la piste 4 du disque.
Le "signal sonore" en question est en fait une longue suite de 0 et de
1 binaires convertis en trames successives de signaux
biphasés enregistrables sur bande ou sur Minidisc comme un
signal audio.
Quand la totalité du programme a été
enregistrée sur le magnétophone, la bande sonore
et le signal de pilotage sont devenus indissociables, et il ne peut
plus exister le moindre décalage entre image et son.
- A partir de cette étape, le PC
peut-être rangé au placard. Pour visionner le
diaporama, il suffira de raccorder les 9 projecteurs au
synchronisateur, de relier les sorties 1 et 2 du Minidisc à
l'amplificateur audio, et la sortie 4 à l'entrée
"topage" du synchronisateur.
On lance le magnétophone en lecture, et le diaporama
démarre...
La piste 3 du time-code ne sert dorénavant plus à
rien, sauf à afficher le temps qui passe. La piste 4 se
suffit à elle-même pour commander toutes les
fonctions de projection.
- Par précaution, je réalise
systématiquement deux MD-Data identiques pour le cas
où il arriverait malheur au premier, et je sauvegarde
précieusement le fichier audio (.wav) de la bande sonore,
ainsi que le fichier de données (.dbf) du programme PC.
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de page
L'utilisation
du DAT ou du CD audio en synchronisation |
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J'ai acquis récemment
une interface DAT
Extender de fabrication Stumpfl
qui s'intercale entre deux appareils sonores numériques
utilisant un flux de données au format S/PDIF (il s'agit du
format standard des CD audio).
Cette interface ajoute deux canaux supplémentaires aux deux
voies (gauche et droite) stéréo d'une cassette
DAT ou d'un
disque CD-Audio. Ces deux canaux secondaires sont d'une
qualité
inférieure aux deux voies principales destinées
au son, mais
ils permettent néanmoins d'enregistrer parfaitement un
timecode
(EBU-SMPTE) ou (et) un signal de topage de synchro pour les
projecteurs. Le suédois Marenius
fabrique aussi une telle interface baptisée BCX1 (Voir aussi
chez Electrosonic).
Il suffit alors de disposer soit
d'un magnétophone
DAT, soit d'un graveur et d'un lecteur de CD muni d'une
entrée-sortie
numérique, ce qui est le cas de beaucoup de lecteurs de CD
si
l'on exclut le bas de gamme.
En gravant à la fois le son stéréo et
le topage d'un diaporama
sur un CD-R audio, on dispose d'un médium quasiment inusable
ignorant la plupart des défauts des magnétophones
classiques.
Pour réaliser ce CD, il
faut que la bande
sonore soit présente sur le disque dur du PC sous la forme
classique d'un fichier .wav. Tous les
"évènements" du
programme diapos sont alors calés sur l'horloge du fichier
son
au lieu du timecode qui devient totalement inutile.
Quand tout est prêt, il suffit de lancer la lecture du
fichier
sonore sur le PC qui va simultanément envoyer les ordres de
topage au synchronisateur via la liaison série, et la bande
sonore au graveur externe de CD via la sortie numérique de
la
carte son. L'interface DAT Extender prend place entre cette
sortie numérique de carte son et l'entrée
numérique du graveur.
Le signal de topage biphasé issu du synchronisateur est
raccordé
à une des deux entrées auxiliaires du DAT
Extender.
De cette façon, on grave simultanément le son
stéréo et le
topage qui sera logé dans les subcodes du signal S/PDIF et
sera
donc totalement inaudible.
A la lecture, les sorties
analogiques gauche et
droite du lecteur de CD sont reliées directement
à
l'amplificateur audio, et la sortie numérique coaxiale ou
optique est raccordée à l'entrée du
DAT Extender qui extraira
le topage sous la forme d'un signal analogique conforme à
l'original. Ce signal sera renvoyé au synchronisateur qui
pilote
les projecteurs.
NB: les logiciels modernes des
grands
fabricants de systèmes de synchronisateurs pour projecteurs
sont
à présent capables de réaliser
l'opération de "mélange"
du fichier son et du topage et de piloter directement le graveur
de CD. A la lecture, le synchronisateur, muni de sa propre
interface S/PDIF, réalise l'opération inverse de
séparation du
son et du topage.
Le principe de l'interface S/PDIF indépendante reste
toutefois
intéressant pour tous les topages
réalisés avec un
synchronisateur classique, même ancien.
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